Je fais tourner la joyeuse romance.

La douceur des vacances.
la maison est plongée dans le noir,
les autres partis depuis longtemps dans une précipitation silencieuse
je descends les couettes et me love bol de thé à la main
j'ai encore déménagée, retour à la case départ,
mais tout à tellement changé ici
j'ai abandonné l'idée de me sentir chez moi
dans tous les recoins de chaque pièces
nous sommes des enfants à gros sacs
des enfants à cartes postales
des vadrouilleurs que le changement de fait plus tressaillir
il leur suffit d'un seul élément pour se sentir bien
et les soirs où je rentre je sais qu'il sera là.
elle sera là

Ça parle de départ, de valise grosse comme une pièce entière.

Samedi, j'étais invitée chez Alix.
je savais que ce serait surprenant.
c'est tout ce qu'il avait bien voulu me dire.
on a pris la voiture, la nouvelle voiture.
un soir de l'été dernier il m'a appelé pour me dire
que le kiwi avait fini sur le côté droit
lui et Clément à l'intérieur.
il a fallu attendre la nouvelle voiture.
quand on est arrivé, il y avait Anouk et Rémi
qui bidouilaient les rallonges pour la raclette.
et puis il a pris tous les sourires autour de la table
il a fallut partir vite, tout le monde dans le bus,
pour le concert.
une fois rentré Rémi faisait la vaisselle,
Alix dansait
et moi je tournais.
on s'est retrouné à un moment, il était déjà très tard
ou plus très tot.
au retour, on a écouté le cd de jazz manouch
qui trainait au fond d'un de nos sac
et mis le chauffage sur 6.
je me suis dis que quand même c'était ultra chouette comme soirée.

oui voilà, je me sens bien, bien bien.
A la terrase de l'Atelier, on était sous les gros chauffages en forme de champignon,
on avait froid, mais on faisait genre que non.
la petite table ronde s'est très vite transformée en un de nos bureau,
des adresses écrites sur l'addition, des numéros en diagonale en haut à droite,
le tabac, le sucre éparpillé ...
s'est passé à une vitesse ! ça faisait longtemps aussi, enfin longtemps à notre échelle,
longtemps comme deux semaines mises bout à bout.
dans le métro j'ai appris qu'un joli mail m'attendait,
un de plus. J'hésite toujours à les ouvrir, parceque leur beauté est faite par la sincérité.
et qui dit sincérité...

J'apréhende un nouvel endroit.
l'oreiller en plume, la coiffeuse en marbre,
la basse au coin à droite, la folk de l'autre côté,
la théière en émail avec ses hérissons verts,
la fenêtre qui s'ouvre comme une vraie fenêtre,
les instants réinventés,
je n'ai plus de vue sur les nuages, ça me convient comme ça.
je rentre pour récupérer quelques affaires,
mais pas comme avant,
j'attrapais des choses qui ne m'appartenaient pas,
toujours au dernier moment
pour les glisser en vitesse dans ma valise.
pas comme avant. je ne prends que mes affaires,
rien qui ne puisse permettre un appel pour m'obliger à rentrer.
ici c'est un peu comme un nuage de douceur,
des bras bienveillants.

Les rideaux s'agitaient,
les courants d'air galopaient dans l'appartement
et mes cheveux volaient.
En quelques instants, j'ai pris conscience
que j'aurais pu rester une éternité,
allongée près de lui,
contre lui, à contempler l'orage,
apaisée par ses respirations.